Pandora V. Mombellini ● Madness is inside (22/01)

● ● Pandora a vu le jour à Venise, au début du XIVeme siècle. En ce temps
là, la cité des gondoles atteignait sont apogée.

Fille cadette du Doge, elle a grandit dans la luxure d’un palais sans jamais avoir à
connaître un quelconque manque, ni une quelconque valeur de l’argent. Comme son
rang le lui permettait, elle a reçu une éducation qui l’a ouverte aux arts : peinture,
musique, sculpture... Mais elle était tout particulièrement  impressionnée par l’art
de la guerre.

Quand elle fut  en âge de pouvoir exprimer ses opinions et de les faire entendre,
Pandora s’est rapidement positionnée contre la diplomatie de son père. Ses longs
discours l’ennuyaient et elle ne percevait pas leur utilité : à quoi bon parler lorsque
l’on peut agir ? Qu’avaient-ils tous à venir chercher leur temps de parole au près
de son paternel ? Ils voulaient des trêves sans avoir livré combat... La puissance ne
se mesure pas aux mots que l’on prononce mais aux coups que l’on donne. Les mots
sont pour les poètes. Pas pour le doge. Il ne doit compter sur personne.  On le
respecte parce qu’il est seul et qu’il croit en lui. Un germe d’espoir et c’est la mort.
S’il espère un avenir radieux : il avoue son impuissance à le fabriquer. Mais son
père se sentait responsable des silences.  
Pandora l’avoue... Elle a longtemps détesté son père pour sa lâcheté.

Mais, rien n’étant éternel, l’existence paisible que la jeune femme menait pris fin
alors que celle-ci touchait du doigt sa vingtième année. Un coup d’état sanglant
ravagea Venise et ses parents ne furent pas épargnés : percés par les épées
comme de simples feuilles de papiers, leur rang leur coûta la vie. Seule leur fille
cadette, Pandora, réchappa à cette boucherie en fuyant la citée Italienne alors mise
à feu et à sang.